La fin d'une ère!

J'habite dans la même maison depuis que je suis toute petite. La même chambre, la même peinture, les mêmes cochonneries. Tout le week-end, ma mère et moi avons trier la maison au grand complet. Ce que nous allons amener Copain et moi, ce qu'elle gardera, ce que mon frère n'aura pas le choix de venir chercher, etc...

Lundi matin à 8h les déménageurs étaient là. Roger (le chef), Rock (pas Voisine) et Françis (le rookie) ont mit environ 7h pour tout emballé. Ça y allait au toast comme on dit ! Orville a presque été emballé dans du papier bulle, lui aussi ! J'ai eu de peine et de misère le temps de me ramasser une débarbouillette et un pain de savon pour prendre ma douche. Je n'ai ni vaiselle, ni télévisions, ni verres. Je bois à même les cartons de jus et je me sens comme au cégep lors de mon voyage à Québec quand on faisait du camping dans l'appartement pas-meublé de la soeur de mon amie (elle saura se reconnaître!). J'ai un laptop, un bureau, une chaise et un lit: gracieuseté de ma mère!

Ce matin, mardi, les 3 mousquetaires-emballeurs étaient de retour avec un quatrième, le driver Ontarien. Ils ont tout loadé dans le 53 pieds et à vrai dire, je souhaite sincèrement qu'il n'arrive rien à ce truck jusqu'à destination!

L'ère St-Constant tire donc à sa fin. De beaux souvenirs y resteront et je ne me fais pas encore à l'idée que cette maison sera vendue d'ici peu. Je ne réalise pas que mon numéro de téléphone sera redistribué à une autre famille et qu'une autre petite fille habitera ma chambre. C'est juste impossible.

Isn't it ironic?

Ce n'est pas la première fois que je vous en glisse un mot (et probablement pas la dernière non plus), mais depuis que je me suis installé en Californie, je me bats sans cesse avec les institutions financière. Si je m'étais installé ici il y a quelques années, alors que le crédit américain était à son apogée, je n'aurais probablement pas eu tant de problèmes mais là c'en est déplaisant.

Depuis plusieurs années, je suis bien installé et j'ai une situation financière intéressante. Je suis capable de me gâter lorsque j'en ai envie et j'en profite bien.

Depuis que je suis arrivé ici, j'ai l'impression d'avoir 14 ans à nouveau. Vu mon statut (travailleur temporaire) et mon crédit inexistant, il m'est très difficile de satisfaire mes désirs. Là ou ça se complique, c'est que je gagne pas le salaire d'un adolescent de 14ans qui distribue des circulaires le dimanche matin. Je n'ai pas envie de m'acheter une vieille honda accord 1986 manuelle rouillée ou de louer un petit appartement tout laid.

C'est quand même ironique que j'aie de si bonnes conditions de travail et que je ne puisse pas en profiter du tout.

B-O-R-D-E-L

Ça fait environ 40 heures que je fais du ménage et du triage pour que les déménageurs ne soient pas trop mélangés entre ce qu'ils doivent mettre dans des boîtes et ce qu'ils doivent laisser ici.

Le hic, c'est que même moi je suis mélangée. Je réalise qu'avec les années, on en amasse de la crappe et que s'en débarasser est un peu difficile.

Des plats tupperware tâchés, c'est facile... mais des anciennes photos du secondaire et des anciennes cartes de fête, c'est un peu plus totché.

C'est la pagaille la plus complète et j'ai réellement hâte que tout ça soit terminé. J'ai juste le goût de prendre une pause, de manger des bonbons et de mettre du cutex sur mes orteilles !

Dans ma camaro, je t'emmènerai à San Francisco

Au Canada, on était plutôt choyé. Avec le temps, nous avons pu remplir notre garage de jouets motorisés. La mazda était payée, la remorque aussi et nous avions 2 chouettes motos. Quand est venu le temps de partir pour la Californie, il fallait décider de ce qu'on allait faire de tout ces véhicules.

Tout nos véhicules peuvent être importés au États-Unis moyennant quelques procédures gouvernementales. Par contre, la majorité des voitures sont beaucoup plus abordables aux États-Unis. C'était problématique (principalement pour la mazda) puisque sa valeur de revente sur le marché de l'usagé allait être détruite. Un véhicule canadien, importé aux États-Unis, ne pourrait jamais être re-vendu.

Microsoft étant très généreux dans leur offre de relocalisation, couvraient une partie de la perte que j'accuserais sur la vente de la mazda en un si cour délai. J'en ai profité pour la vendre et nous acheter un nouveau véhicule une fois installé. Malheureusement, le temps a filé beaucoup plus vite que prévu.

Je dois redonner le véhicule de location qui m'était fourni mardi qui arrive. Je n'ai pas encore de nouvelle voiture et je ne suis pas convaincu de ce que je veux. Avec toutes les mésaventures de crédit qui m'arrive depuis que je suis arrivé, je ne suis même pas sûr que j'arriverai à financer le véhicule que je choisirai.

Je suis allé visiter quelques concessionnaires aujourd'hui, le processus est en branle. J'espère que les morceaux du casse-tête vont se placer rapidement que je pourrai bientôt avoir une nouvelle voiture.

Mi casa es su casa

Un des éléments clés de ma relocalisation en Californie, c'est de trouver un endroit où nous installer. Heureusement, Microsoft me garantissait un condo corporatif pour une durée de 60 jours tout près du campus. De quoi m'installer dès mon arrivée et me fournir une période de grâce durant laquelle trouver une maison ou un appartement à louer.

Puisqu'il restait un peu de paperasse légale et de coordination à compléter (surtout concernant le déménagement), Copine devait rester au Canada quelques semaines. Le plan était simple, visiter le plus d'appartement durant cette période. Les démarches ont débutées dès la première semaine.

Deux problèmes font surface, nous avons un adorable chat et j'ai tellement d'outil et d'équipement pour les motos que nous avons besoin d'un garage fermé où tout ranger. La combinaison animaux/garage fermé à prix abordable dans la vallée ne font pas fureur.

Après de nombreux appels et des journées de visite bien remplies, j'ai pu trouver plusieurs endroits intéressants. Malheureusement, trouver un endroit qui nous plaît, ce n'est pas tout. Puisque je viens d'arriver aux États-Unis, la plupart des propriétaires sont réticent à me louer leur logement ou exigent des dépôts de sécurité ridiculement élevé par peur de me voir fuir vers le Canada.

Histoire de compliquer les choses encore plus, il n'y a pas de "date fixe" pour les logements. Quand je crois en avoir trouver un qui me plaît, les disponibilités ne correspondent pas. Les propriétaires veulent tous qu'on prenne le loyer pour la semaine prochaine.

Pour l'instant, nous avons quelques prospects mais rien de concluant. J'espère sincèrement me débarasser de ce stress bientôt pour la prochaine année et pouvoir me concentrer sur autre chose.

12 étapes simples pour ne pas avoir de crédit

Je suis arrivé il y a maintenant 3 semaines. Assez longtemps pour avoir ouvert un compte en banque, configuré mon dépôt direct et reçu une paye. J'ai reçu ma dernière paye Canadienne il y a 3 semaines, assez pour l'avoir toute dépensée en frais de transport, restaurants et en essence.

J'arrive au point ou je dois faire une transition vers mon environnement financier américain, utiliser des dollars américain pour payer mes dépenses américaines et patati et patata. Mon premier réflex, c'est d'avoir une petite carte de crédit tranquille (black card non-nécéssaire) et de m'en servir pour couvrir mes dépenses quotidiennes et me construire un dossier de crédit.

12 étapes simples pour ne pas avoir de crédit:

1. Il faut obtenir un numéro d'assurance sociale (SSN) avant d'avoir du crédit


2. Il faut être arrivé au pays 10 jours avant de pouvoir demander un SSN


3. Il faut attendre 7 à 10 jours ouvrable avant que notre demande soit traitée et le SSN émis


4. Une fois à la banque, notre SSN en main, il faut mettre un dépôt de sécurité de 1000$ pour avoir une carte de crédit de 1000$


5. Il faut attendre 7 à 10 jours ouvrable pour que notre demande soit traitée
   
6. Pour avoir un cellulaire, il faut avoir un dossier de crédit


7. Pour avoir du crédit, il faut faire des paiements sans retard (comme sur un compte de cellulaire par exemple, que je n'ai pas)


8. Une fois qu'on a une carte de crédit (avec dépôt de sécurité), on peut ouvrir un compte cellulaire en fournissant un dépôt de sécurité


9. Pour signer un bail, il faut fournir un dossier de crédit


10. Pour avoir du crédit, il faut faire des paiements sans retard (comme sur un loyer par exemple, que je n'ai pas)


11. Parce qu'on a pas de crédit, il faut fournir un dépôt de sécurité plus élevé (2* le loyer mensuel)


12. Et une fois qu'on a fourni 6 000$ en dépôt de sécurité à gauche et à droite, on se fait dire qu'on a pas assez de fonds dans notre compte courant!!

Sprint final!

Depuis les dernières semaines on vit dans une genre de folie. Une folie qui nous amène à la fois de l’adrénaline et à la fois de la nostalgie. Tranquillement, on boucle la boucle des grands changements amorcés un peu trop tôt à mon goût et on passe à la suite.

J’ai le goût de dire aux gens que je ne les abandonne pas, j’ai le goût de leur demander avec les larmes aux yeux de ne pas m’oublier. Je veux recevoir les courriels de souper de filles encore et des invitations « locales », même si mes RSVP seront majoritairement négatifs … J’ai le goût de dormir jusqu’au moment où je me réveillerai là-bas dans mon lit et ainsi de ne pas devoir entendre tous ces « bonne chances » dit avec le moton et les belles paroles des gens qui m’entourent. C’est weird comme sensation.

C’est ma dernière semaine de travail à mon emploi actuel (on peut aussi lire ma dernière paye avant un bon boutte!) et elle s’annonce chargée (ma semaine là, pas ma paye!). Les déménageurs passeront en début de semaine prochaine pour tout paqueter et j’aurai alors le cœur vide dans une maison vide…

Sur une toute autre note, nous avons vendu la grande majorité de nos trucs et nous sommes très contents. On a même retrouvé des surprises en dessous des meubles, comme par exemple une paire de boxer à Copain en dessous du divan… uh!

De son côté il vous racontera certainement sa « chasse au logements californiens» et ses palpitantes aventures de permis de conduire et de compte de banque. C’est pas si simple, recommencer à zéro !

Solitude

Je sais, je sais... c'est lorsqu'on perd quelque chose qu'on réalise à quel point nous étions habitués, à quel point nous étions attachés. C'est là aussi qu'on réalise que la solitude à court terme fait du bien, mais qu'à long terme elle fait mal.


Moi qui, habituellement, ne me couche jamais avant minuit-1h du matin et qui manque de temps pour tout faire... il est présentement 21h et je me tourne les pouces. Je n'ai pas le goût de rien et surtout pas d'aller me coucher.

J'ai l'air déprimée même si dans le fin fond, je ne le suis pas vraiment. Je me donnes des coups de pieds aux fesses pour voir des gens, je passe mes nuits sur le divan avec la TV qui joue en background, je mange des céréales pour souper et j'écoute des films cu-cul.

Je remarque un changement dans l'attitude de mon entourage aussi et ça me fait plaisir. J'ai des nouvelles de vieux amis à qui je ne parlais pas régulièrement, je me fais inviter également souvent et on me dit à quel point on m'apprécit et qu'on me souhaite le meilleur.

La nostalgie s'installe peu à peu ...

La vie sur le campus

C'est difficile d'expliquer la différence entre travailler dans une tour à bureau et travailler sur un campus.

Quand on travaille dans une tour à bureau, notre compagnie loue des locaux voir des étages et s'y installe. On fait certaines rénovations, modifications et améliorations aux locaux afin de mieux y installer l'ensemble de nos resources. C'est confortable, c'est sympathique, mais ça n'a rien à voir.

Les campus de Microsoft sont immense. Le campus de Redmond (la maison mère) par exemple est composée de plus de 125 immeubles. Il y a un réseau d'autobus privé qui dessert les employés en quête de transport inter-immeubles.

Le campus de Sillicon Valley est tout petit en comparaison. Seulement 6 immeubles, dont un qui n'est pas sur le terrain du campus principal. Sa petite taille ne lui enlève par contre rien, aujourd'hui c'est la journée "service" sur le campus.

- Une "coiffeuse mobile" est là avec son studio
- Un mécanicien mobile est sur le site aujourd'hui et complète les services d'entretien sur les véhicules (changement d'huile, rotation de pneus...)
- Le "blood drive" est ici pour récolter du sang pour les hôpitaux locaux
- Le docteur du vélo est là pour faire des ajustements et de l'entretien sur les vélos des employés

Et ça, c'est sans compter les services standard toujours disponible dans chaque immeuble (dry-cleaning, towel-service, traiteur). Je commence à peine à découvrir les différences entre la vie de bureau et la vie de campus, mais je dois avouer qu'il y a beaucoup plus que je ne l'aurais cru.

Un jour à la fois

Je suis arrivé en Califonie depuis maintenant quelques jours.

Je loge dans un condo bien sympathique pas très loin du boulot. C'est joli et bien meublé, mais je ne me sens pas tout à fait chez moi. Je n'en suis pas encore venu à défaire mes valises, j'ai l'impression d'être dans un hôtel même si je suis ici pour 2 mois.

Je prévoyais le pire, mais rien ne m'avais préparer à dimanche matin. Je craignais le moment des séparation depuis quelques temps déjà, mais lorsqu'est venu le temps de dire aurevoir à mon amoureus et ma famille tout en même temps, j'ai craqué.

Je sais que les choses vont se placer avec le temps et que copine viendra me rejoindre, mais j'ai encore le moral bas. Au moins, les choses au boulot vont très bien. Je commence à m'installer et les autres membres de l'équipe sont très sympathiques.

Entre temps, je prends les choses un jour à la fois. Je pense beaucoup à tout les gens que j'ai laissé derrière, mais je continue de croire qu'au final, nous sortirons gagnant de cette opportunité.

Ce n'est pas toujours rose...

Il y a de ces moments où c’est difficile. Beaucoup.

Vous savez, à chaque jour on dit bye à quelqu’un en ne sachant pas quand on va le revoir mais en sachant que ce sera bientôt. On a pas réellement besoin d’avoir une date, un rendez-vous, mais cette « sécurité » présente nous empêche de penser au pire dans la vie.

Parfois, dans la vie, vous aurez aussi à faire face à plus. Dire au revoir définitivement à quelqu’un. Une rupture, une amitié brisée, une remarque de trop qui, on le sait, a fait débordé le vase. Ce sera difficile sur le moment mais la vie amènera du nouveau et on oubliera peut-être, un jour...

Dans les dernières et les prochaines semaines, nous avons à vivre avec beaucoup plus que cela, selon moi. Ces feelings de dire au revoir et de ne pas savoir quand on se reverra sont mélangés 50-50 avec le fait que la vie nous amènera du nouveau et qu’on oubliera peut-être. L’incertitude face à ce changement est démesurée puisque seulement l’avenir nous dira réellement ce qui se passera dans quelques mois, quelques années.

On ne sait pas trop comment partir, on ne sait pas trop qui voudra de nos nouvelles, qui se dira « bon débarras », qui sera là. On ne sait pas comment agir, quoi dire, quoi penser. Dire bye à un ami c’est facile, mais dire bye à tous ses amis et sa famille en une semaine, c’est atroce.

Copain commence chez Bill aujourd’hui. Nous sommes présentement seul, chacun dans nos pays et chacun dans nos maisons. Nous croyions que c’était une bonne idée, au départ, de vivre un mois séparé pour faire le plus de choses simultanément mais ces derniers jours, la peine nous a rattrapée et le trop plein d’émotions a explosé.

Les tâches nous sortent par les oreilles et on ne sait pas par où commencé… à tout ça s’ajoute la fleur de peau qui est présente à chaque fois que quelqu’un me parle de lui et à chaque fois qu’un collègue de travail me demande si je vais m’ennuyer de ma famille et de mes amis.

Je crois désormais que le début de cette chouette aventure sera beaucoup plus rough que je le croyais !