27.3.09

Procédures... dures dures!

Au téléphone c’était les ressources humaines. Le poste, qui est devenu permanent puisqu’ils ont eu le financement, devra être affiché sur le site web de la compagnie pour que Copain postule directement. C’est la procédure, ça d’lair.

Suite à ça, on a apprit que la compagnie fera venir Copain à leurs frais 2-3 jours pour passer l’entrevue. Ils feront également tout pour que ce soit près d’un week-end et qu’on puisse rester pour visiter par le fait même. Ils ont l’air très gentils.

Il commence à être temps que ça se concrétise tout ça. C’est redondant être en attente et ne jamais savoir où on sera la semaine prochaine. On a des hauts et des bas là-dedans, on nous donne des informations au compte-gouttes mais on voit la lumière au bout du tunnel.

J'ai bien hâte d'être là-bas, de prendre une grande respiration et de ressentir dans mes trippes mes feelings. C'est à ce moment que je saurai, au plus profond de moi-même, si je m'y plaîrai ou pas.

C'est à ce moment que je ressentirai l'excitation, la vraie.

26.3.09

Réalité

2-3 semaines mon cul. C’est plutôt 5 jours.

Ce soir, on a su que Copain recevra un téléphone demain pour se faire convoquer à une entrevue là-bas et pour savoir ses disponibilités. Il ne tenait plus en place et il commençait même à avoir la chienne un peu. Quand J lui a écrit « tes valises sont-elles faites? », il a figé.

Pour ma part, je tente de garder « les 2 pieds sur terre » le plus longtemps possible. Si on tombe et que je ne suis pas encore sur le même nuage que Copain, je pourrai peut-être le retenir un peu. Du moins, essayer.

Je dois avouer que je commence à être triste de quitter mon emploi, le cas échéant. Je me plais ici et j’ai énormément d’atome crochus avec mes collègues. J’ai l’impression de quitter l’école secondaire pour la deuxième fois.

21.3.09

Dring dring !

Hier soir l’entrevue téléphonique a durée environ 1h15. Selon Copain, ça s’est suuuuuper bien déroulé. Tellement qu’à la fin, l’ambiance était bonne et que le gars qui le passait en entrevue faisait des jokes.

Le Gars en question est un collègue à Boss…. il est sur le même palier que lui mais puisque Boss est à Washington, il avait demandé à Gars de prendre le premier contact en parlant à Copain et de lui faire un compte-rendu à son retour. Gars disait à Copain que s’ils obtiennent le financement pour ouvrir le poste permanent, il le convoquerait pour une vraie entrevue là-bas directement.

Cette entrevue peut durer jusqu’à 3-4 jours puisqu’ils lui feront faire des tests techniques et rencontrer bien des gens. On niaise pas avec la puck, au pays de Bill. Avoir des nouvelles peut durer jusqu’à 2-3 semaines alors on est assis sur nos steaks pour l’instant.

20.3.09

Le reflet heureux d'un printemps

Hier Copain a été « convoqué » à une entrevue téléphonique aujourd’hui après-midi. Il était vraiment content et très énervé. L’après-midi de la Californie c’est environ à 17-18h ici au Québec. Donc c’est ce soir qu’on saura ce qui se passe réellement.

Boss est toujours à Washington et c’est un « team leader » qui lui parlera au téléphone pour prendre le pouls. Si ça passe, il dira au Boss de faire les démarches pour obtenir du financement pour ouvrir un poste permanent. Si ça casse, on sortira bredouille de cette expérience.

Nos parents ont pogné un « reality check » hier. Moi qui voulais qu’ils pleurent à s’en fendre les poumons pour nous prouver qu’ils nous aiment, j’ai remarqué un peu de fébrilité quand j’ai annoncé ça à ma mère. Là, c’est vrai… ça se concrétise. Il y a des chances certaines que ça fonctionne et qu’ont partent. Mes collègues de travail aussi ont eu un pincement au cœur ce matin quand je leur ai annoncé la nouvelle.

À vrai dire, j’ai pogné aussi un reality check hier soir et j’ai versé quelques larmes. Les suppositions sont de plus en plus fondées et la chienne s’empare de nous un peu. On partira, on s’ennuiera.

Nous sommes aujourd’hui l’arrivée du printemps. Et qui dit printemps dit renouveau…

19.3.09

Le malheur des uns...

Hier soir, J a annoncé la bonne nouvelle vers les 21h. Sur les 5 membres du « board » qui ont passé Local en entrevue, 3 ont refusé de l’engager. Yipppppi.

Ça se concrétise. Une toute nouvelle énergie était dans la maison. C’est toujours une excitation, mais elle est beaucoup plus concrète à partir de maintenant, car on sait que Copain aura une entrevue… oui oui, une vraie!

Ils lui ont demandé hier s’il voudrait d’un contrat d’un an… négatif. Boss se trouve maintenant, selon notre source, à Washington pour discuter de l’éventuelle ouverture de poste permanent. On attend des nouvelles vers le début de la semaine prochaine.

18.3.09

Dormir

Ça fait 2 bonnes nuits qu’on passe. Du sommeil que nous n’avions plus depuis déjà un moment, surtout Copain. Hier soir et lundi soir on s’est couchés vers 9h30. Ce matin je n’ai pas éveillé le sujet de Local qui passe son entrevue. Je remarque de jour en jour que Copain est fébrile et qu’il est tanné d’attendre. Si au moins il pouvait parler à quelqu’un directement là-bas, car depuis déjà 3 semaines on vit dans les suppositions à boire les paroles de J.

Il trouve ça difficile et moi aussi, via lui. Au moins là, on est fixé et on sait que si dans 1 semaine tapante on a pas de nouvelles, on continuera à magasiner une maison ici, au froid.

16.3.09

Des nouvelles!

Aujourd’hui on a eu des nouvelles. Le Boss à J n’est plus malade et il passera ce mercredi en entrevue le gars « local » qui a postulé pour l’emploi. Ça débouche ! De plus, on a appris que le Local (le gars, pas le lieu) ne voulait qu’on contrat de 6 mois puisqu’il déménage à l’automne prochain. Encore des points pour notre clan.

Ensuite, le Boss doit se rendre à Washington pour l’approbation du financement pour l’ouverture du poste. Un autre 2-3 jours à attendre. Selon J, on aura pas de nouvelles avant la semaine prochaine, soit avant que Boss revienne d’Obama-town et qu’ils en discutent ensemble.

Pendant ce temps, on claire des affaires. C’est niaiseux à dire, mais on profite de ce temps pour prendre des rendez-vous chez le dentiste, chez le dermato, chez le médecin. On remplit finalement nos demandes de règlements d’assurances, on prend de l’information pour nos permis de conduire, pour Orville-le-chat qui deviendra un Cat-lifornien, pour la voiture et les motos, pour la formation juridique là-bas, etc…

Je prends ce temps comme un délai supplémentaire et je le maximise vraiment à fond. Souper de filles, spectacles, cours de cuisine, week-end d’amoureux, cabane à sucre, dimanches familiaux… on dirait que de savoir que « peut-être ça ne se reproduira pas avant un bon bout » ça nous motive à faire tout ça.

Si seulement ça pouvait aussi nous motiver à faire le ménage !

10.3.09

Néant

Il n’y a aucun développement de l’autre bord des douanes. Le patron de J est malade et selon lui, ça ne se fera pas cette semaine. Plus J nous parle, plus on réalise que c’est une affaire de grosse corporation tout ça. Il faut attendre le GO pour le financement, il faut attendre l’avis de tel gars, l’approbation de telle fille, alléluia. On attend toujours le Messie.

L’excitation est moins palpable à la maison. On dirait qu’on a mijoté tout ça et que maintenant, on sait qu’on nous tient en haleine. On regarde toujours des maisons / condos sur le net, mais une petite voix nous dit de ne pas aller trop loin dans nos démarches, Bill n’a pas parlé. Copain commence un peu à désespérer et l’énervement est devenu tranquillement de l’inquiétude.

Un autre coureur est entré dans la course hier. Celui-ci a un peu d’avance sur Copain : il habite déjà la Californie et il travaille déjà pour Bill. Il ne faut cependant pas trop avoir peur : son CV est beaucoup moins fourni. J nous a dit qu’à part son avantage d’être déjà sur place et « prêt pour travailler demain matin », il n’arrivait pas à la hauteur de Copain en rapport avec ce poste.

On garde la tête froide, on s’envoie de l’eau en pleine face et on se claque mutuellement pour s’empêcher de dramatiser une situation qui n’est pas encore commencée. C’est fou, par contre, ce que l’imagination peut donner de l’espoir !

8.3.09

Odeur

On commence à sentir les 2 envers de la médaille. Plusieurs personnes sont très excitées pour nous et d’autres sont plutôt jalouses. C’est difficile à gérer tout ça.


Pourquoi est-ce qu’il y a toujours des pourris qui viennent péter les bulles des gens ? Pourquoi?


Même si ces gens font semblant de rien, ça se sent. Ça se sent et ça pu.

7.3.09

Familia

Je suis très proche de ma mère. Tellement que ce sera la personne qui me manquera le plus, si jamais. Elle était en vacances depuis fin janvier et elle est revenue aujourd’hui. Je ne savais pas comment lui annoncer ça, que peut-être qu’on va partir … que je vais partir.

Avec les années, on devient un peu les parents de nos parents. On se rend compte que c’est à nous de leur enseigner comment fonctionne la nouvelle télécommande, on se met à être inquiet quand ça fait un bout qu’on n’a pas de leurs nouvelles et on se sent responsables d’eux dans la vie en général. L’élève dépasse le maître, à ce qu’on dit.

Au départ je voulais lui annoncer la « peut-être nouvelle » par moi-même, mais ce soir-là je sentais que l’ambiance était propice. Mon frère était là avec sa blonde et par le fait même, on faisait une pierre deux coups en l’annonçant.

Ils ont très bien réagi. Tellement bien que secrètement, je crois que j’aurai aimé qu’ils pleurent et nous crient « partez pas, on vous aime trop !!! » mais ils ont fait exactement ce qu’il fallait. Nous dire qu’ils nous supportent là-dedans, que c’est une opportunité qu’on ne peut ignorer et qu’ils viendront nous visiter souvent.

6.3.09

Notre bébé

On ne parle que de ça. Ensemble, séparé… même en dormant.

On a fait le tour du sujet, avec plusieurs « oui mais… » et des « si jamais… » à profusion. On dort de moins en mois… on a peur et on est excités à la fois. C’est weird comme sensation !

On ne veut pas trop ébruiter la chose, mais on veut tout de même préparer notre entourage à ce qui peut arriver. On a l’air d’un couple qui sait qu’on est enceinte, mais qu’on veut attendre d’avoir passé le « 2 mois critique » avant de l’annoncer. Ça va pas ben ! Plus on se dit de ne pas en parler, plus on se crinque et moins on en est capable.

Contrairement à un bébé, si ce projet se réalise et qu’on part, il n’y aura pas 9 mois de délai … et selon moi, même pas 9 semaines ! On attend l’appel du Boss, pour parler à copain et pour peut-être le convoquer à une entrevue.

Cependant, tout est le néant. On ne sait pas comment ça fonctionne, au pays de Bill et surtout pour entrer dans sa secte. On attend le coup de fil, on attend le Messie.

5.3.09

La nuit la plus courte

Après une (courte) nuit de sommeil sur le sujet, on commence tranquillement à gober l’idée de déménager loin. Hier soir j’ai eu droit à un surplus d’hormones féminines qui se sont transformées en des larmes, des inquiétudes, des craintes et des peurs « de m’ennuyer », « de ne pas aimer ça », « de vouloir revenir à la maison », de « abandonne-moi pas » … alléluia !

Des paroles rassurantes de Copain ont éteint mes tisons de frayeur et je commence tranquillement à trouver que ce n’est pas une mauvaise idée. Ce serait, également pour moi, une expérience de vie incroyable et vivre ailleurs pendant un temps, ça ne peut pas nuire à personne. Je commence peu à peu à en parler autour de moi. On dirait que le dire tout haut me rend à l’évidence que ça arrivera « peut-être ». Mes premières oreilles ont été celles de mes collègues de travail qui étaient clairement très excitées que je puisse vivre une telle aventure.
Ma principale crainte, c’est l’anglais. J’écoute énormément de films et de télévision anglophone, je travaille chaque jour en anglais et j’écris souvent, mais lorsque vient le temps de parler, je bloque. J’ai un accent de la mort et je deviens gênée. Je sais, je sais… tout le monde me le dit… « Donne-toi 1 mois et tu vas être bilingue à fond! ». Oui, peut-être… mais ça va être un mois difficile en criss !

Pour ce qui est de ma job californienne, ça ne m’inquiète pas vraiment. Lorsque j’aurai des aptitudes de me vendre dans la langue des Amaricains, je sais que je serai capable de me trouver un emploi.

Entre temps, Copain parle à J régulièrement et il devient de plus en plus confiant. C’est peut-être parce qu’après avoir montré le CV de copain à son boss, ce dernier dit à J « Quand peut-il commencer??! ». Le poste ayant été posté « à l’interne » de la compagnie à Bill avant qu’ils acceptent des CV de l’extérieur, tout est toujours dans l’œuf.

4.3.09

L'appât

Copain arrive à la maison très excité ce soir-là. Dès l'instant où il entre dans la voiture, il n'arrête pas d'en parler. Il semblait à la fois heureux, anxieux, mais très, très curieux. Il cracha enfin le morceau.

J est un ami qui, il y a quelques années, est tout d'abord allé travailler en France, puis à Seattle, puis est revenu au Québec et a enfin crissé là sa vie d’ici pour repartir vers les USA. Il a donc prit son baluchon, a traversé le Canada au complet, a parcouru environ 1000 km vers le sud et s’est arrêté là.

Il nous vante cet endroit comme étant un paradis technologique. Là où il fait entre 20 et 30 degrés à l’année longue, là où un billet d’avion pour Vegas ne coûte que 47$ aller-retour et là où les motos ne sont pas bannies de la route. La Californie. Là, il s’est déniché un emploi chez le Géant de la technologie … l’ami Bill lui a même donné de bonnes raisons de susciter l’intérêt de ses amis du Québec!

Quand tu es dans le domaine de la programmation, travailler pour Bill est comparable à travailler pour Guy quand on est acrobate. C’est le summum d’une carrière, un atout important dans un CV et une expérience hors du commun. C’est un rêve que plusieurs caressent, mais que très peu auront la chance de réaliser.

Le job dont J parle à copain est très alléchant. Ce sont des tâches qui tombent pile dans l’expertise de Copain, mais qu’il réalise présentement à l’échelle montréalaise. On dirait que l’impact Californien est quadruplé, ou encore googlée pour ne pas faire un mauvais jeu de mot, mais le défi est de taille et ça intéresse réellement copain.

À cet instant, le projet est toujours dans l’œuf et il n’y a même pas un début de fissure sur la coquille. Copain soumet tranquillement son intérêt, J veut toujours nous convaincre avec des raisons bidonnes comme une rémunération de fou, des avantages sociaux philanthropes et un bord de la mer à proximité.

Pfff… on est pas des Québécois cons nous autres… tu nous auras surtout pas avec ton bord de la mer…. NOT !

Suivez dans les prochains jours, mois et années l’adaptation surprenante mais certaine de deux Québécois de souche qui ne veulent pas perdre leurs racines et leur langue française en Californie, là où le Silicone pousse dans les vallées!